Siguiri : Les audiences de la Justice de Paix se tiennent dans un garage désaffecté
Aussi incroyable que cela puisse paraître, à Siguiri, les audiences de la Justice de Paix se tiennent dans un ancien garage, dans des conditions inimaginables. Les citoyens s’en plaignent mais les autorités se réservent de tout commentaire, a-t-on constaté le jeudi 27 juillet 2017.
En effet, aujourd’hui, ce qui frappe tout observateur averti à Siguiri, c’est l’endroit où se tiennent les audiences de la Justice de Paix.
Ibrahim, un citoyen rencontré sur place, parle d’une désolation totale : « Ce n’est pas possible que les audiences se tiennent dans un endroit pareil. C’est une façon d’exposer la justice à l’insécurité. En plus, il n’y a pas assez de place pour accueillir les gens qui veulent assister au procès. »
Elhadj Lamine Camara, pour sa part, est revenu sur l’utilisation de cet ancien garage comme local pour la Justice de Paix.
« Ici, c’était un garage. Et vous constatez que lors des audiences, il y a des bruits des kiosques contigus qui dérangent. Donc, il faut trouver solution à cette situation. », plaide-t-il.
Un travailleur de la Justice de paix ayant requis l’anonymat trouve cette situation vraiment difficile.
« Vouloir travailler dans ce genre de lieu, pour un domaine stratégique de l’État comme la justice, c’est difficile, car nous avons besoin de stabilité et de tranquillité pour mieux effectuer le travail. », indique-t-il.
Cependant, la question qui se pose est de savoir pourquoi le nouveau local du palais de justice n’est pas utilisé jusqu’à présent.
Un entrepreneur, sous couvert de l’anonymat, a fait savoir que ce local ne peut être mis à disposition pour le moment.
« Nous attendons l’autorisation des autorités. Sinon, pour le moment, ce local ne peut pas être cédé », révèle ce membre de la coopérative des entrepreneurs de Siguiri.
Sur ce même sujet, une autre source, proche du dossier, nous parle d’un problème de redevabilité.
« Le gouvernement reste redevable aux entrepreneurs. Donc, c’est pourquoi ces chantiers ne peuvent pas être inaugurés bien qu’ils soient achevés. Le gouvernement doit payer le reste de l’argent. »
En attendant, les citoyens continuent de suivre les audiences dans un décor inimaginable, avec une chaleur insupportable et de la poussière partout.
Il faut retenir que le palais de Justice, qui faisait partie des chantiers de la Fête tournante de l’Indépendance, est achevé.
A quand la fin de ce calvaire pour les populations de Siguiri dans ce secteur stratégique? Attendons de voir…
