Tentative d'attentat de Notre-Dame : le commando de femmes mis en examen et écroué
Quatre jours après leur arrestation, les trois femmes du commando terroriste qui avaient tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz à proximité de Notre-Dame, à Paris, ont été mises en examen et écrouées, lundi.
Les trois femmes soupçonnées d'avoir voulu commettre un attentat en France, téléguidé depuis la zone irako-syrienne via Internet, ont été mises en examen, lundi 12 septembre dans la soirée, à Paris par des magistrats antiterroristes et écrouées. Inès M., 19 ans et Sarah H., 23 ans, sont accusées d'association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes ainsi que de tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, a annoncé le parquet de Paris. Amel S., 39 ans, est mise en examen pour pour complicité de ce crime.
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Mohamed Lamine A., 22 ans, compagnon de Sarah H., a lui été mis en examen pour non dénonciation d'un crime terroriste. Les quatre personnes ont toutes été incarcérées, mais Inès M. a sollicité un délai pour préparer sa défense dans le cadre d'un débat différé sur sa détention provisoire.
Bouteilles vides et des mèches artisanales
Juste avant son interpellation, Sarah H., consciente d'être repérée, avait attaqué l'un des policiers dans son véhicule en lui assénant un coup de couteau, le blessant à une épaule. Inès M. s'était lancée sur un autre fonctionnaire, couteau à la main, avant d'être blessée par le policier.
Pour les enquêteurs, il ne fait aucun doute que les trois femmes, après l'échec de l'attaque à la voiture piégée qui n'a pas explosée, comptaient repasser à l'action : le commando entendait "clairement [...] commettre un attentat", avait déclaré vendredi le procureur de Paris, François Molins. Ces trois femmes, dont les deux plus jeunes étaient connues des services pour leur radicalisation et des velléités de départ en Syrie, avaient évoqué des gares de l'Essonne et de Paris ainsi que des policiers comme cibles potentielles, selon des sources proches de l'enquête. Elles envisageaient aussi de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, précise une de ces sources.
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En perquisition, les policiers ont trouvé au domicile d'Amel S. sept bouteilles en verre vides, "avec à proximité ce qui pourrait s'apparenter à des mèches artisanales en papier" et dans son véhicule "deux jerricans de cinq litres avec des résidus de carburant", avait détaillé le procureur. Sa fille, 15 ans, a été relâchée dimanche.
Rôle déterminant de Rachid Kassim
Samedi, une première suspecte, Ornella G., 29 ans, une convertie radicalisée, avait été mise en examen et écrouée dans l'enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz où son empreinte avait été retrouvée. Selon son récit, elle a échoué à mettre le feu au véhicule dans la nuit du 3 au 4 septembre avec Inès M., avant de fuir en croyant voir un policier en civil.
Par ailleurs, dans une enquête distincte, un adolescent radicalisé de 15 ans, arrêté samedi dans le 12e arrondissement de Paris, a lui aussi été mis en examen, lundi, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et écroué.
Selon une source proche de l'enquête, le mineur avait fait état sur la messagerie cryptée Telegram "d'un passage à l'acte avec une arme blanche", mettant en alerte samedi les services de sécurité sur plusieurs sites sensibles à Paris.
Les enquêteurs entrevoient un point commun entre ces deux dossiers : les contacts entretenus sur Internet par ces femmes et par ce mineur avec Rachid Kassim, 29 ans, un jihadiste français qui téléguide ses émules, probablement depuis la zone irako-syrienne, via Telegram, ce réseau de messagerie crypté considéré comme l'un des moyens de communication préférés des jihadistes. Les modalités de l'attaque à la voiture piégée correspondent notamment aux consignes que Rachid Kassim dispense via Internet.