Merkel, Macron a mis la défense au cœur de liens florissants

Le président français nouvellement élu Emmanuel Macron a accueilli la chancelière allemande Angela Merkel au Palais de l'Élysée à Paris.

La France et l'Allemagne ont convenu jeudi de commencer à travailler sur un avion de combat conjoint, une avancée majeure dans leurs relations visant à souligner leur front uni face à la fracturation des relations occidentales. Le président français nouvellement élu, Emmanuel Macron, a accueilli jeudi la chancelière allemande Angela Merkel au Palais de l'Élysée à Paris pour une réunion conjointe entre ses gouvernements. Parmi une foule de mesures convenues entre leurs ministres de l'économie, de la culture et de l'éducation, la proposition conjointe de chasseur a souligné leur intention de créer une nouvelle dynamique dans le moteur franco-allemand au cœur de l'Union européenne. "Le but de ce projet conjoint de combat est de faire de la recherche et du développement ensemble ... pour l'utiliser ensemble ... et pour coordonner les exportations", a déclaré M. Macron, l'appelant «une révolution profonde». L'Europe produit actuellement deux avions de chasse, le Rafale fabriqué par le fabricant d'armes français Dassault et l'Eurofighter, produit par un consortium d'entreprises d'Allemagne, de Grande-Bretagne, d'Italie et d'Espagne. Macron a également gagné un engagement de Merkel à soutenir une force régionale anti-jihadiste conjointe soutenue par Paris en Afrique appelée le Sahel G5 composé de soldats du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger. Les deux pays ont également convenu d'aligner leurs politiques fiscales sur les sociétés d'ici la fin de l'année afin d'éviter de rivaliser mutuellement pour l'investissement et le siège de l'entreprise. Macron, âgé de 39 ans, a été élu en mai promettant de créer une «Europe qui protège» et appuie de nouvelles mesures pour le bloc de 28 membres dans la défense, le commerce, l'immigration et la sécurité. Certains de ses plus gros plans - créer un nouveau budget commun pour les pays qui partagent l'euro et un ministre des finances pour la région - devront attendre avant les élections allemandes de septembre. "Je n'ai rien contre un budget de la zone euro (et) on peut parler de la création d'un ministre européen des Finances", a déclaré Merkel avant le vote, que son syndicat chrétien-démocrate (CDU) devrait gagner. Front uni contre Trump Macron et Merkel ont également souligné leur position commune sur le changement climatique et le commerce, problèmes sur lesquels ils ont de grands désaccords avec le président américain Donald Trump qui est également venu à Paris jeudi pour des entretiens avec Macron. Le leader français a déclaré que Paris et Berlin «continueraient à lutter d'une part contre tous les types de protectionnisme et d'autre part contre toute tentative de dumping». Il a également déclaré qu'ils étaient fermement opposés à la décision de Trump de retirer les États-Unis de l'accord mondial de Paris sur les changements climatiques atteint à la fin de 2015. L'Europe a été alarmée par la perspective de nouveaux tarifs américains sur les importations d'acier, qui pourraient toucher les fabricants européens, tandis que Macron a demandé une action plus sévère de l'UE contre les importations chinoises à faible coût. En plus de traiter une relation transatlantique radicalement différente, l'UE s'attaque aux retombées du vote de choc de la Grande-Bretagne pour sortir du bloc lors d'un référendum en juin 2016. Mais Brexit, ainsi que les menaces perçues de Trump, ainsi que de la Russie, ont donné à l'Europe un sens renouvelé. Le mois dernier, l'UE a créé un fonds de défense européen avec un budget annuel de 5,5 milliards d'euros (6,1 milliards de dollars), jetant les bases d'une coopération militaire à long terme. La relation franco-allemande florissante reflète cette nouvelle dynamique, mais les différences sont susceptibles d'être anticipées. Macron a averti l'Allemagne qu'il doit se déplacer pour corriger les «dysfonctionnements» de la zone euro et lui donner «le sort qu'il mérite». Il veut que l'Allemagne dispose de grands excédents commerciaux et de comptes publics sains pour contribuer à un budget de la zone euro qui serait utilisé pour stimuler la croissance et l'investissement dans les membres plus faibles du bloc avec un taux de chômage élevé. "Je veux que la zone euro ait plus de cohérence et de convergence", a déclaré Macron lors d'un entretien avec le journal Ouest-France jeudi. "La France doit réformer son économie pour lui donner plus de vigueur", a-t-il ajouté, mais l'Allemagne, pour sa part, "doit soutenir une reprise des investissements publics et privés en Europe". Immédiatement après avoir rencontré Merkel, Macron s'est retiré pour accueillir Trump à Paris à l'ancien hôpital militaire Les Invalides, le dernier lieu de repos de Napoléon. Les deux hommes et leurs femmes Brigitte et Melania vont dîner au restaurant étoilé au Michelin à la Tour Eiffel jeudi prochain.